vendredi 5 juin 2009

La langue [ça m'attire !]

Ma fierté en tant qu'expatrié de la France vers la Belgique est d'en apprendre la langue. Je ne veux pas dire remplacer les soixante-dix par des septantes et les quatre-vingt-dix par des nonantes, ni d'acclimater mon langage aux quelques expressions particulières qu'ils ont dévelopées par ici. Je signifie que ik spreek de Nederlanse taal couramment.

Bon, pas encore en vérité, mais j'ai reçu aujourd'hui les résultats des examens qui clôturent cette première année d'apprentissage linguistique et qu'ils sont tout à fait positifs : 81 sur 100 !

La prochaine session démarre en septembre…


Précédemment, j'avais attaqué la compréhension du polonais par la face nord
et je peux vous dire, messieurs les flamands, qu'à côté, votre langue, c'est du pipi de chat…

lundi 1 juin 2009

La procédure [surtout sur la fin !]


[source]


C'est très exotique de se retrouver résident d'un autre pays européen dont le niveau de vie est équivalent à celui de la France mais dont le fonctionnement est tout autre.
Par exemple, j'ai vécu toute ma vie dans un pays qui considère les syndicats comme un cheveu sur la soupe, un truc surnuméraire, des empêcheurs de tourner en rond et je me retrouve en Belgique où, en lieu et place de la très administrative Assedic, ce sont les associations de salariés qui sont chargés de la rémunération des inemployés.

Le système est pensé comme en France avant que Sarkozy se mette à tout vouloir centraliser : d'un côté, un organisme pour mettre en relation les offreurs et les demandeurs d'emploi et de l'autre, des bureaux qui s'occupent de l'indemnisation éventuelle des personnes temporairement inoccupées.

Ici, l'ANPE s'appelle l'ONEM. Si j'ai bien tout compris, dans les régions francophones, ça devient le Forem mais VDAB chez les flamands [Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding] ce qui n'a guère d'importance puisqu'à Bruxelles, nous avons droit à Actiris [Sigle composé de "Act" pour travail et "Iris" qui est la fleur symbole de la ville]. Hormis de plus jolis bureaux, plus propres et avec énormément de PC en accès libre pour les inscrits et l'utilisation soigneuse de timbres en caoutchouc pour tamponner à l'ancienne et à la main les documents, il n'y a guère de différence notoire avec les services de l'emploi tricolores : il n'ont pas réellement de travail à offrir mais tout un tas de solution pour vous occuper à autre chose.

Les choses sont un peu plus compliquées quand, en tant que français exporté, vous souhaitez monter un dossier en vue d'obtenir une éventuelle indemnisation afin de couvrir financièrement la période d'arrivée sur le marché du travail local. Dès votre inscription, Actiris vous refile une liste écrite sur laquelle figure l'ensemble des syndicats délégués à cette tâche ainsi que leurs coordonnées et leur appartenance politique. Si cette dernière est vraisemblablement juste, sachez que l'adresse, elle, ne correspond pas au lieu d'inscription mais au bureau de pointage.

Une première visite en début d'après-midi, un plan dans une main, un ticket de bus-métro-tramway dans l'autre et de la patience en bandoulière, vous apprend que le lieu n'ouvre de toute façon que le matin de huit heures à midi mais que les portes ferment à onze heures tapantes. Le deuxième essai, le lendemain, vous confirmera que si limiter les heures d'accessibilité au public peut rendre le service plus efficace, il provoque aussi, colatéralement, une extrême concentration de celui-ci.

Une bonne cinquantaine de personnes s'est organisée pour vous précéder en ce lieu et attend déjà sur place en rang d'oignons afin de pouvoir accéder à l'accueil. Vous comprendrez bientôt qu'il ne s'agit que d'un premier guichet sans réelle importance si ce n'est qu'il a le pouvoir de vous offrir le précieux sésame par tant d'autres convoité : un numéro !

Il s'agit tout à la fois d'un test et d'une mission : si vous parvenez à vaincre la foule des petits pas, de la chaleur, des bébés qui braillent et des mères qui hurlent dans toutes les langues de Babel, l'un des deux syndiqués affectés à cette tâche peut éventuellement vous remettre un petit papier numéroté qui vous offrira le droit exclusif d'attendre votre tour pour rencontrer quelqu'un.

Sur la gauche et la droite, un ensemble de marches de métal à claire-voie mène à l'étage supérieur. Parfois, l'un ou l'autre des déjà-élus s'avance, le petit papier à la main et grimpe vers le lieu où se jouera son destin. Il en ressort bientôt, le visage repeint de colère, le pas lourd de dépit ou, au contraire, le sourire aux lèvres suivant que l'Employé chargé de l'exécution de cette œuvre a répondu à sa demande.

Pour ma part, après avoir usé de patience et profité de ces longues minutes pour m'essayer à l'entomologie sociale, il me fut annoncé que je ne m'étais pas rendu au bon endroit…


A suivre bientôt :
le choix d'un syndicat
et tout ce qui s'ensuit…

mercredi 27 mai 2009

La naissance du blog [Ça, c'est fait !]


(source)


Depuis que j'ai quitté Toulouse pour m'installer à Bruxelles, je suis devenu un immigré. Je ne pensais pas me sentir étranger dans un pays dont je m'imaginais proche puisqu'il porte mes racines. Sans véritablement avoir à souffrir de racisme, je me confronte à une administration qui, dans les efforts qu'elle fait pour mettre des batons dans les roues du destin, mérite d'être moquée.

C'est ce que je vais tenter d'écrire sur ce blog.
Monsieur Poireau ayant assez peu le goût de la "fiction du réel", je fais le choix de dédier un autre espace dédié à la narration des aventures d'un français au pays du surréalisme…